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La RSE, levier de fidélisation des collaborateurs au sein des PME

Avec la reprise économique post-Covid, beaucoup de dirigeants de PME avouent leurs difficultés à attirer de bons candidats et aussi à fidéliser leurs meilleurs collaborateurs. La crise sanitaire a révélé chez les salariés une envie manifeste de se sentir utiles, de trouver du sens dans le travail quotidien. C’est pourquoi les dirigeants de PME font de plus en plus d’efforts pour valoriser leur marque employeur. En tant que DRH à temps partagé, je partage ici mes réflexions sur la RSE et sur la manière de la construire dans l’entreprise, afin qu’elle soit un véritable levier de fidélisation des collaborateurs.

La RSE critère différenciant pour attirer et retenir les collaborateurs

La Responsabilité Sociale de l’Entreprise (RSE) a pour but de mettre en place des actions en faveur du développement durable pour un impact positif sur la société. Elle est devenue un maillon essentiel de la marque employeur, soit l’image de marque et les valeurs que véhiculent une entreprise, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de ses murs. Elle est devenue stratégique, à l’heure où les PME éprouvent des difficultés pour recruter et fidéliser leurs collaborateurs.

La démarche RSE d’une entreprise est devenue un critère différenciant pour un candidat qui postule un emploi. D’ailleurs, sur certains profils, le rapport de force entre candidat et employeur s’est inversé : les jeunes générations qui arrivent sur le marché du travail questionnent l’employeur sur la qualité de vie au travail, les actions de l’entreprise pour lutter contre le dérèglement climatique, ses valeurs éthiques en matière d’inclusion, …

Et les attentes sont aussi fortes du côté des salariés. L’hybridation du travail a rebattu les cartes de l’organisation du travail : les collaborateurs d’une entreprise sont davantage soucieux de leur bien-être et sont en quête de sens. Or, dans un environnement professionnel où la digitalisation des outils s’accroît, où la compétition est rude et où différentes crises (approvisionnement en matières premières, coût de l’énergie, …) rend l’avenir incertain, les dirigeants veulent retenir leurs collaborateurs les plus performants, aux fortes capacités d’adaptation.

Des attentes fortes sur le volet social

La RSE englobe différentes thématiques : des questions relatives aux conditions de travail à l’impact des activités de l’entreprise sur l’environnement. Dans mon quotidien, la question de l’équilibre vie personnelle/vie professionnelle est une des préoccupations majeures des salariés. À trop vouloir focaliser l’attention (légitime) sur les questions écologiques, on oublie que les questions liées au type de management, à la politique de télétravail, au droit à la déconnexion et au bien-être, tout ce qui touche au quotidien des collaborateurs, reste la priorité des dirigeants de PME.

D’ailleurs, j’observe que dans l’enquête menée par le cabinet d’audit, de conseil et de services Mazars, consacrée (1) aux attentes des Français vis-à-vis de l’entreprise pour construire la sortie de crise, ce sont les sujets relatifs à la culture d’entreprise, à sa façon d’organiser le travail et d’inclure des pratiques plus collaboratives, qui sont prioritaires.

Certaines entreprises font l’erreur de « marketer » leur engagement en faveur de la RSE, sans que derrière ne soit réellement mises en place des actions concrètes. Cet habillage marketing qui peut prendre la forme, par exemple, d’un greenwashing, se retourne fatalement à un moment contre l’organisation. Attention donc à joindre le geste à la parole !

Construire une démarche RSE

Pour engager une entreprise dans une véritable démarche RSE, il me semble primordial d’obtenir un engagement plein et entier de la direction. Je réalise ensuite un travail d’audit qui reprend notamment toutes les actions déjà engagées par l’entreprise en faveur de la RSE et qui fait l’objet d’un document écrit présenté à l’ensemble des collaborateurs.

Puis, avec la direction, je vais définir les axes prioritaires sur lesquels porter des changements. Ce travail de défrichage est nécessaire, car sur le volet social de la RSE, les attentes des collaborateurs touchent de nombreux sujets : l’organisation du temps de travail, le management, le travail collaboratif, la rémunération et les avantages en nature, la formation et le développement des compétences…

Enfin, et c’est la grosse partie du travail, nous associons les collaborateurs de l’entreprise à s’exprimer et à choisir le ou les chantiers prioritaires à mener en matière de RSE, avant sa mise en action. Ce moment est important dans la vie de l’entreprise, car il donne l’occasion de dialoguer avec les salariés, de les sonder et ainsi de les rendre pleinement acteurs de la démarche. Cette construction participative renforce l’engagement et le sentiment d’appartenance à l’entreprise en même temps qu’il donne du sens à l’implication du collaborateur dans le projet d’entreprise. C’est une manière de répondre aux attentes des collaborateurs et de les fidéliser.

Source

(1) Enquête réalisée par Mazars en 2021 sur plus de 2000 français qui fait l’objet du livre blanc intitulé : « Construire la sortie de crise : quelles sont les attentes des Français vis-à-vis de l’entreprise ? », paru en juin 2021.